Conférence 2018 - le 13 avril
La Renaissance et la montagne : l'entrée de l'Europe occidentale dans la 3ième dimension, la dimension verticale (XIVe-XVIIè s).
Il est difficile de résumer une conférence passionnante, détaillée, merveilleusement illustrée et magistralement déclinée sur un sujet qui semble étrange voire abscons.
Stéphane Gal est membre du LARHRA laboratoire de recherche historique rhônalpin. Il se présente comme civilationniste historien.
La montagne n’a jamais été un obstacle pour l’homme : Ötzi : un Alpin de 5300 ans montre que la montagne a une histoire qui se révèle par l'archéologie.
A la renaissance elle va servir les hommes pour les constructions idéologiques : savoir, arts, conquêtes, ambition …
Un territoire incertain, entre Enfer et Paradis.
Ses dangers: effondrement du Granier, représentations de « la mort blanche » : avalanches
Les Croyances : Dragon des Alpes, on creuse les mines, on s’approche de l’enfer…Les glaciers sont une prison pour les damnés. (Chapelle des transits)
Le premier « « paysage » vrai, et non religieux, représente une montagne : Konrad Witz en 1444 : Lac Léman et lac d’Annecy.
A la Renaissance nait le désir de repousser les frontières, faire la conquête d’espaces nouveaux : découverte du Nouveau Monde et de la verticalité (la montagne) la même année. Ascension symbolique et politique du Mont Aiguille en 1492. Antoine de Ville fait l’ascension à la demande du Roi. Le roi se veut le maitre des conquêtes et demande la conquête de l’inaccessible.
La montagne en armes : des milliers de soldats ont circulé dans la montagne : conquête de l’Italie par Charles VIII en 1494 après avoir franchi les Alpes avec son armée et ses canons. Une performance logistique, physique et morale exceptionnelle.
La montagne devient source de connaissances : cartes de Jean de Beins, cartographe d’Henri IV et de Louis XIII. La carte du Graysivaudan montre la frontière avec la Savoie ; on cherche à mesurer les hauteurs, ce qui est décrié car on touche au divin.
La montagne comme fabrique de nouvelles identités entre héros et anti-héros : ces hommes qui montent dans la montagne : les Suisses -> considérés comme des sauvages redoutables, virils et martiaux. La force des Ours
Des figures comme Philis de la Charces, héroïne de la montagne dont une statue est dans le jardin des dauphins, la Jeanne d’Arc du dauphiné.
Toute la montagne est maitrisée, qui affirme le pouvoir des Ducs de Savoie aux yeux du monde
http://photo-graphiques.over-blog.com/2015/05/philis-de-la-charce.html